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Translittération de la devanāgarī

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Date de mise à jour

Translittération de la devanāgarī

 

Sommaire de la fiche

1.  Introduction   1

2.  Les voyelles  2

2.1.  Les voyelles indépendantes  2

2.2.  Les voyelles dépendantes  3

3.  Les consonnes  3

3.1.  Les caractères originaux  3

3.2. Les caractères spécifiques au hindi et à l’ourdou   5

4.  Les signes non alphabétiques  5

5.  La ponctuation   7

6.  Les chiffres  7

 

1.     Introduction

La devanāgarī ou nāgarī (« de la cité des dieux » ; de « deva » : divinité, et « nāgarī » : citadine ; ou « citadine des dieux » selon l’appellation des Européens dès le XVIIe siècle) est une écriture alphasyllabaire qui a vocation à noter les langues de l’Inde du Nord telles que le hindi, le marathi, le nepali, le prakrit et le sanskrit, ou encore le bhojpuri, le bihari, le braj, le konkani, le rajasthani.

Issue de l’écriture brâhmî, connue par les édits de l’empereur Ashoka (260-230 avant J.-C.) et apparue au VIIe siècle dans le nord de l’Inde, la nāgarī a été diffusée par l’imprimerie dans l’Inde entière à partir du XVIIIe siècle. Toutes les écritures de l’Inde, de même que le singhalais de Sri Lanka, l’écriture tibétaine, les écritures de l’Asie du Sud-Est (birman, khmer, lao et thaï) sont apparentées à la nāgarī et présentent entre elles des ressemblances structurelles.

La BnF utilise la norme ISO 15919:2001 -- Information et documentation - Translittération du Devanagari et des écritures indiennes liées en caractères latin (2001) pour la translittération de la devanāgarī. Cette norme est fondée sur les recommandations du Congrès des orientalistes (1912) et fait suite à la norme IAST (International Alphabet of Sanskrit Transliteration) largement usitée dans l’édition imprimée et électronique. En savoir plus sur les langues notées par la devanāgarī.

À la fois syllabaire et alphabet, la devanāgarī s’écrit de gauche à droite, sans distinguer les majuscules des minuscules, et possède un signe pour chaque phonème. Elle comprend :

  • 14 signes représentant les voyelles et les diphtongues ;
  • 25 signes représentant les syllabes consonantiques ;
  • 4 signes représentant les semi-voyelles ;
  • 4 signes représentant les spirantes (3 sifflantes et 1 aspirée).

 Le système de translittération peut être codé :

- Pour la Forme de la notation de l’Expression : en 042$t, complété éventuellement par la note 34E Note sur l'écriture ou la translittération ;

- Pour la translittération utilisée dans une zone (par ex. dans un PA) : en sous-zone de métamétadonnée $T.

Ces sous-zones sont liées au référentiel Système de translittération ou transcription qui contient notamment le code lidnISO01 (Langues d'Inde du Nord - Devanāgarī - ISO 15919:2001).

2.     Les voyelles

La devanāgarī comporte 14 voyelles, brèves (ex. : a) ou longues (ex. : ā). Le « a » bref est la voyelle dite inhérente, c’est-à-dire qu’elle sert à former les syllabes consonantiques de base (voir 3. Les consonnes).

2.1.  Les voyelles indépendantes

Les voyelles indépendantes, de forme pleine, notées par une lettre propre, se trouvent à l’initiale (en début de mot ou de phrase ; ex. : pa) et/ou dans une suite de deux voyelles (ex. : āī ; kaī).

caractère deva

code Unicode

du caractère deva

translittération

code Unicode
de la translittération

0905

a

 

0906

ā

0101

0907

i

 

0908

ī

012B

0909

u

 

090A

ū

016B

090B

0072

puis 0325 (code Unicode du signe diacritique du rond souscrit)

0960

r̥̄

0072

puis 0325

puis 0304 (code Unicode du signe diacritique du macron)

090C

006C

puis 0325

0960

l̥̄

006C

puis 0325

puis 0304

090F

e

 

0910

ai

 

0913

o

 

0914

au

 

2.2.  Les voyelles dépendantes

À l’exception de la voyelle inhérente « a », toutes les voyelles peuvent servir à « vocaliser » une consonne. Dans ce contexte, elles sont dites voyelles dépendantes. Un signe diacritique (mātrā) est alors ajouté à la syllabe de base ‒ au-dessus, au-dessous ou à côté de la consonne ‒ pour représenter la voyelle dépendante. Ce signe diacritique ne se rencontre jamais seul ; il accompagne toujours la consonne.

voyelle deva indépendante

signe diacritique de la voyelle deva dépendante

code Unicode du signe diacritique deva

voyelle translittérée

093E

ā

ि

093F

i

0940

ī

0941

u

0942

ū

0943

0944

r̥̄

0962

0963

l̥̄

0947

e

0948

ai

094A

o

094C

au

3.     Les consonnes

25 signes représentent les syllabes consonantiques, composées d’une consonne accompagnée de la voyelle inhérente (« a ») pour former les syllabes de base (ka, kha, ga, gha, etc.).

3.1.  Les caractères originaux

caractère deva

code Unicode

du caractère deva

translittération

code Unicode
de la translittération

0915

ka

 

0916

kha

 

0917

ga

 

0918

gha

 

0919

ṅga

1E45 (ṅ)

091A

ca

 

091B

cha

 

091C

ja

 

091D

jha

 

091E

ña

00F1 (ñ)

091F

ṭa

1E6D (ṭ)

0920

ṭha

 

0921

ḍa

1E0D (ḍ)

0922

ḍha

 

0923

ṇa

1E47 (ṇ)

0924

ta

 

0925

tha

 

0926

da

 

0927

dha

 

0928

na

 

092A

pa

 

092B

pha

 

092C

ba

 

092D

bha

 

092E

ma

 

092F

ya

 

0930

ra

 

0932

la

 

0935

va

 

0936

śa

015B (ś)

0937

ṣa

1E63 (ṣ)

0938

sa

 

0939

ha

 

N.B. : les 4 signes repérés ci-dessus par les lignes grisées sont les semi-voyelles qui correspondent aux voyelles « i », « r̥ », « l̥ » et « u » ; les 4 signes repérés par les lignes vertes sont les spirantes (3 sifflantes et 1 aspirée).

Le virāma (petit trait oblique sous la syllabe de base ( ; code Unicode : 094D) permet d’élider la voyelle inhérente « a » pour former une combinaison de consonnes appelée ligature. Il signifie que la syllabe se termine par la consonne seule.

Exemple 1

Pour le mot Buddha (= Bouddha), la combinaison « ddha » se forme de la façon suivante :

- syllabe consonantique de base « da » (= ) ;

- pour laquelle le « a » est élidé avec le virāma pour former le « d » (= द् ) ;

- auquel s’ajoute la syllabe consonantique « dha » (= ).

Buddha : बुद्ध = बु (bu) + द् (d) + (dha)

 

Exemple 2 

Pour le mot Viṣṇu (= Vishnu), la combinaison « ṣṇu » se forme de la façon suivante :

- syllabe consonantique de base « ṣa » (= ) ;

- pour laquelle le « a » est élidé avec le virāma pour former le « ṣ » (= ष् ) ;

- à laquelle s’ajoute la syllabe de base « ṇa » (= ) ;

- à laquelle s’ajoute la voyelle dépendante « u » pour former le « ṇu » (= णु ).

Viṣṇu : विष्णु = वि (vi) + ष् (ṣ) + णु (ṇu)

3.2.  Les caractères spécifiques au hindi et à l’ourdou

La nuktā (), point souscrit, est un signe diacritique destiné à noter les caractères qui n’existent pas en devanāgarī, essentiellement présents dans les mots d’origine arabo-persane.

caractère deva

code Unicode

du caractère deva

translittération

code Unicode
de la translittération

0958

qa

 

0959

ḵẖa

0332 (trait souscrit)

095A

ġ̣̣a

0121 (ġ̣̣)

095B

za

 

095C

ṛa

1E5B (ṛ)

095D

ṛha

 

095E

fa

 

4.     Les signes non alphabétiques

caractère deva

code Unicode

du caractère deva

translittération

Commentaire

code Unicode
de la translittération

(ex. : मं )

0902

aṃ

anusvāra

Utilisée pour la nasalisation d’une syllabe ; indiquée par un point suscrit dit aussi point en chef ; translittérée par un point souscrit

1E43 (ṃ)

(ex. : अः )

0903

aḥ

visarga

« émission » ; substitut du « s » et du « r » pour des raisons d’euphonie

1E25 (ḥ)

(ex. : ̱ )

0952

aẖ

anudātta

Accentuation pour la prononciation de certains textes

 

(ex. : एँ )

0901

em̐

anunāsika

Utilisée pour la nasalisation d’une voyelle ; indiquée par le candrabindu (croissant de « lune »), surmonté d’un « point »

lettre + 0901

(ex. : वनॆऽगच्छत्)

093D

(apostrophe)

avagraha

Élision du « a » initial pour des raisons d’euphonie ; exemple, vane’gacchat (= il partit pour la forêt) = vane agacchat

 

(ex. : सं॰ )

0970

.

(point)

Abréviation indiquée par un point juxtaposé ; exemple, saṃs. pour saṃskaraṇa (= édition)

 

0950

auṃ

Oṃkāra

Syllabe sacrée « Om »

au + 1E43

La syllabe sacrée (« Om » en forme transcrite) est composée des trois phonèmes « a », « u », et «  », auxquels sajoute une nasalisation (candrabindu). Elle est parfois identifiée à la trinité des divinités hindoues : Brahma, Vishnu et Shiva. Elle est considérée comme la manifestation primordiale du Verbe, origine de la force divine. Dans l’édition traditionnelle, elle apparaît en tête de tout ouvrage religieux.

5.     La ponctuation

L’édition indienne contemporaine utilise la ponctuation de l’alphabet latin. Toutefois, l’édition traditionnelle utilise le « daṇ̣ḍa » (= bâton), représenté par une barre verticale ( ; codé 0964), qui équivaut au point. Il marque la fin dune phrase. En poésie, ce signe apparaît à l’hémistiche. Le « double daṇḍa » (= double bâton), représenté par deux barres verticales ( ; codé 0965), marque la fin dun paragraphe en prose et la fin dune strophe en poésie.

6.     Les chiffres

L’édition indienne contemporaine utilise les chiffres arabes. Toutefois, l’édition traditionnelle utilise les chiffres propres à la devanāgarī.

chiffres deva

code Unicode

du chiffre deva

chiffres arabes

0966

0

0967

1

0968

2

0969

3

096A

4

096B

5

096C

6

096D

7

096E

8

096F

9

Voir aussi la fiche Caractères non latins et fonctionnalités de translittération.